Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Comme en Semence
Comme en Semence
Publicité
Archives
Derniers commentaires
20 mai 2006

Floraison 2 (Bauhaus)

bauhaus1

Et crie.

De l'angle mort du monde. Là où il devait dormir. Là où il dormait encore, peut-être.

Il peinait à s'extraire, ne savait pas, même, s'il avait vraiment crié.

Il avait dû rêver qu'il criait. Le cri, lui, était resté coincé dans l'amertume de sa bouche.

Quelque chose l'avait tiré du rêve.

Une déchirure, d'un coup, dans le cocon du sommeil, et cette sensation d'urgence.

Nausée.

Le cœur, affolé par il ne savait trop quoi, papillon cognant contre la vitre de l'éveil à s'en faire mal, tamtamait en battements mats et lourds.

Lourd. Tout lui semblait si lourd. L'air de la pièce. Sa main sur sa cuisse.

Ne pas bouger.

Le cœur seul court...

Ses paupières.

Ne pas ouvrir les yeux, pas encore.

Il couvait cette oppression d'une inertie douloureuse. Toute incertitude valait mieux. Etirer le temps, celui de l'attente, dans la contrainte immobile.

Il trichait. Avec sa peur d'être déçu.

Parier :

S'il entendait crier un oiseau de nuit avant de battre des paupières, alors il ne s'était pas trompé.

Parier.

Que la solitude n'était qu'un leurre. Que cette présence voulue, invoquée en vaines libations, n'était pas illusion.

Parier.

A se faire mal dans la tension de la gageure.

L'espace d'un instant croire que le silence pouvait donner corps au semblable.

Garder les yeux clos, farouche. Sur l'accroc d'un soupir.

Toute l'émotion ne pouvait s'enserrer dans la poigne du vouloir... En grains de sable, elle déchirait sa poitrine.

Il savait que le souffle trahissait.

Celui du Dormeur n'était plus.

Il attendait que réponde celui du Veilleur.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité